Nos abeilles meurent de faim
Dans le Val de Bièvre, nos abeilles meurent de faim car les apports en nectar fourni par la végétation locale ne suffisent plus pour alimenter les besoins des colonies d'abeilles domestiques.
Ce qui nous alerte c'est la baisse des récoltes, régulières, lentes mais inexorables. Nous sommes des apiculteurs amateurs qui étudions l'apiculture, pas des "productivistes" qui vivent de leur vente de miel. Cependant, cette baisse de production est un signal qui confirme la dégradation des conditions de vie de nos apidés et leur avenir incertain.
Les hausses ne se remplissent pas correctement depuis deux années et les périodes de disette sont de plus en plus fréquentes et longues. Nos abeilles sont élevées "sous perfusion" et ne vivent que par des compléments de nourriture artificielle : le sucre de betterave.
Des hausses qui tardent à se remplir en juin et restent non operculées trop longuement empêchent les récoltes.
Cela nous conduit à faire des choix draconiens. Nourrir avec du sirop ou laisser les colonies mourir de faim dans leurs ruches dans les périodes critiques ?
Les raisons de la catastrophe annoncée sont dues entre autres à la disparition ou diminution progressive des ressources mellifères.
Plusieurs raisons à ce phénomène :
- Des fauches de trèfle, pissenlit et autres fleurs spontanées, dans les parcs et jardins sont réalisées systématiquement en pleine floraison. Cette rupture totale et brutale de ressources crée un traumatisme pour l'environnement. Toute une chaîne de vie est stoppée net.
- L'implantation de plantes non nectarifères ou non polllinifères dans les programmes fleurissement des villes alentour (pour obtenir la fameuse troisième ou quatrième fleur du programme "ville fleurie"). Les plantes choisies sont stériles (hybrides et élevées sous serre) n'attirent pas suffisamment les insectes et sont gourmandes en eau).
- La disparition ou diminution de friches et délaissés. En effet la densification du tissu urbain a réduit considérablement les espaces inoccupés. Le tiers paysage est pourtant riche en diversité floristique comme le lierre ou les ronces par exemple. Ce tiers paysage défini par Gilles Clément, écrivain, entomologiste, paysagiste, ingénieur agronome, botaniste et auteur entre autres du Manifeste du tiers-paysage, mériterait un intérêt plus important. Les Butineurs du Val de Bièvre proposent de les mettre en valeur en les aménageant d'une façon écologique et les classant "réservoirs de biodiversité".
Les tontes de pelouses se font toujours aux beaux jours au meilleurs de la floraison et cela dans tous les parcs. Une habitude néfaste aux insectes butineurs.
- La diminution et le grignotage des espaces verts dus à des travaux en tout genre pour développer les moyens de communications ou construire des complexes immobiliers.
- Des compensations biodiversité inappropriées, oubliées et sans suivi dans le temps par les services en charge de les mettre en place.
La combinaison avec d'autres paramètres aggrave la situation.
- L'utilisation de biocides répandus sur tout le territoire en toute bonne foi car "ceux-là" la loi les autorise. Les dommages sur les insectes sont identiques.
- Le nombre de ruches sur le territoire est excessive. Le nectar est une ressource qui se partage, mais la quantité est limitée selon les miellées pour des raisons, météorologiques mais aussi de concurrences entre abeilles.
- Nous devons nous remettre en cause. Les Butineurs s'engagent de plus en plus dans une apiculture écologique après plusieurs années de tâtonnements et de recherche. L'utilisation du sucre, des traitements chimiques, les récoltes au détriment des réserves d'hiver deviennent des pratiques qui affaiblissent les colonies sur le long terme.
L'apiculture de façon industrielle est une pratique contraire aux activités de défense et de respect de l'environnement. Heureusement, les abeilles restent un apport de nourriture pour les oiseaux, d'autres insectes et peut-être les humains demain.
Nous ne pouvons plus espérer des récoltes de miel abondantes dans le Val de Bièvre dans les conditions actuelles.
Le rucher de Créteil
Les Butineurs ont installé un nouveau rucher au sud de Créteil.
Cette fois il s'agit d'un partenariat avec les jardiniers du département. L'objectif étant de faire de ce lieu non seulement un réservoir de biodiversité avec nichoirs, haies, muret, tas de bois, mare... mais surtout d'apporter à l'équipe impliquée dans le projet une formation sur les liens entre les insectes et l'environnement. Bien sûr ces jardiniers mettent les mains dans les ruches et obtiendront à la fin de la saison 2018 une compétence et une maîtrise en apiculture.
Les Ruchers du Cap Caval
Deux nouveaux ruchers mis en place par le groupe "Les Butineurs du cap Caval".
Le cap Caval est situé dans la pointe sud du Finistère.
A ce jour les deux ruchers sont occupés par trois colonies d'abeilles domestiques.
Nous ne pouvons pas dire que ce sont des abeilles noires à 100%, il faudrait une étude biométrique, mais elles ont quand même des abdomens très sombres.
Le rucher de Trégué (2 colonies). La mer est à 1 km au fond. Nous sommes en bordure d'une zone naturelle protégée.
Le deuxième rucher est davantage dans les terres bigoudènes.
Le groupe des " Butineurs du cap Caval "est constitué de quatre adhérents dont Ronan qui nous soutient depuis 2012. Jean-Michel est le représentant du groupe.
Sensibilisation à la faune et flore
La vocation des Butineurs du Val de Bièvre, au-delà de l'apiculture est de sensibiliser les habitants du territoire sur la présence de la nature dans notre milieu urbain.
La Colette du lierre
Pour cette abeille solitaire, c'est le moment du butinage. Mais on ne parle pas de grande miellée car cette abeille ne produit pas de miel. Elle a calqué son émergence et ses activités sur la floraison du lierre. Le pollen et le nectar du lierre, très abondant, est une ressource pour nourrir surtout ses larves.
Le frelon et le camembert
Qui aurait pu croire, à son arrivée que le camembert n'était pas le centre d'intérêt de ce frelon asiatique ?
De plus en plus familier à cette période, il est aussi de moins en moins craintif et s'aventure facilement sur la table du p'tit déj au jardin.